Par Eric - Equipe Trek Attitude
Résultat : 6ème place sur l'épreuve courte
Départ de nuit, à minuit pour la version longue de l’Ursvik Ultra et à 3h du matin pour moi qui avais choisi la version « light » de 45km. Le parcours se composait de 3 boucles de 15 km (5 pour letrail long) soit au total 45 km pour une dénivelée cumulée positive de 1000 m environ (mon altimètreindiquait 990m sur la ligne d’arrivée). Une vingtaine de courageux s’étaient engagés sur le 45km et une bonne trentaine de téméraires sur le long (5 ou 6 équipes étaient par ailleurs engagées en relais 5x15km). Arrivé 5’ minutes avant le départ (en tenue quand même) pour cause d’égarement de ma lampe frontale absolument indispensable et que j’avais pourtant préparée (et finalement retrouvée in extremis), tout le monde était déjà sur la ligne de départ… Coup de feu du starter.
Dès la première montée, un groupe d’une dizaine se forme, qui se réduit à 7 en bas de la première descente, après un petit kilomètre et demi. Evidemment, je n’ai pas pu m’empêcher de me glisser dans ce groupe qui n’est pas parti si vite (est-ce bien raisonnable quand même ?). La deuxième côte ramène le groupe à 5 unités. On restera ainsi quelques kilomètres avant une première accélération. Il reste 39 kilomètres, je commence à mesurer le peu de marge que j’ai et j’évite d’entrer en zone rouge, laissant filer de quelques longueurs. Il s’ensuit un petit jeu d’accordéon : je profite de chaque descente et des lumières des 2 premiers qui balisent bien le chemin pour recoller et je laisse un peu de mou dans les montées. Deux des quatre autres font peu ou proue la même chose, mais moins à l’aise en descente, ils profitent des courtes portions de plat entre les ascensions. Une côte un peu plus longue me relègue trop loin de la tête pour espérer recoller rapidement. Je lâche alors un peu de leste, adoptant un rythme un petit peu moins rapide pour me préserver. C’est qu’il reste quand même encore 35km environ… A la fin du premier tour, je concède 4’ sur le duo de tête et 2’ sur le quatrième. Je passe en 5ème position, en 1h26’. Inespéré !
Le deuxième tour voit petit à petit le jour poindre et se lever, rendant la partie médiane du parcours difficile à négocier car le terrain est étroit et assez cassant. Les descentes deviennent particulièrement dangereuses avec cette luminosité entre chien et loup dans la laquelle la frontale peine à montrer les obstacles : les pierres, les racines, les irrégularités de terrain... Peu de rencontres pendant ces 15km : je dépasse 2 coureurs du 75km, 1 du relais me double et un faon, sans doute tout surpris de trouver des gens chez lui à cette heure-ci, trouve le moyen de me faire peur en coupant le chemin juste devant moi. Je m’en sors bien bouclant ce tour en 1h37’ conservant ma 5° place à laquelle je me prends à croire. Sur ce tour, je n’ai perdu que 9’ sur le duo de tête toujours groupé.
Le dernier tour, que j’ai pourtant abordé confiant, s’est révélé bien moins brillant que les 2 précédents. C’est un euphémisme ! La foulée s’est faite automatique, plus lourde et plus courte. Qu’est-ce que je fais là ? La durée entre les indications kilométriques s’allonge, atteignant même un inquiétant 9’ au kilomètre dans la partie cassante pourtant désormais bien éclairée par le soleil. Je ne pense plus qu’au moment où on va quitter les petits chemins de plus en plus durs à négocier pour retrouver la belle piste de 5km dont le sol est impeccable. Il restera alors 3,5km. Je m’étonne de ne voir personne me rattraper malgré ma lenteur. Finalement, un groupe me dépasse en ordre dispersé 1km avant la belle piste. Aucune tentative pour suivre un tant soit peu ce coup-ci. Je n’arrive même plus à évaluer sur quels parcours ils sont ou bien s’ils font le relais. Je découvrirai à l’arrivée qu’il y avait parmi eux la première féminine sur le 75km… Je me demande combien de places j’ai perdues. Et le temps qui défile : 4h20’, 4h30’, 4h40’. Je suis sur la piste. Je me demande si ça m’aide. J’en doute, même si j’ai réalisé un kilomètre plat en 6’. Le suivant compense avec ses 9’. Je me maudis d’avoir essayé de réaccélérer. C’est encore pire maintenant et je n’avance pas plus vite. Mon esprit est concentré sur la dernière difficulté d’importance à 1km de l’arrivée. Comment vais-je la passer ? En marchant bien sûr vu la pente, mais même comme cela elle me fait peur ! J’ai effectivement bien du mal à passer la dizaine de mètres la plus raide. Je commence à voir un point blanc qui se rapproche derrière, moins vite que les précédents cependant. Celui-là, il ne faut pas qu’il passe ! Il ne reviendra jamais, plus parce l’arrivée était suffisamment proche que parce que j’ai jeté mes dernières forces pour gagner chèrement quelques maigres secondes. Les applaudissements des quelques dizaines de spectateurs lorsque je passe la ligne me font chaud au coeur.
Bonne nouvelle également, malgré mes 2h dont 33’ de perdues sur le premier dans ce dernier tour et grâce à un abandon devant moi, je n’ai perdu qu’une place, échouant finalement à la 6ème. Je ne suis pas le seul à avoir eu une fin de course plus que difficile ! 5h03’ sur l’ensemble, soit du 9km/h environ. Pas si mal, au final, vu la dénivelée et la distance et j’ai tenu un bon rythme sur les 30 premiers kilomètres, c’est encourageant. Maintenant, il est temps d’aller se coucher…
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